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Ce sont des records que l’on aimerait ne jamais voir battus et auxquels il est impossible de s’habituer. Le dernier en date, annoncé vendredi 6 septembre par l’observatoire européen Copernicus, nous informe que nous venons de vivre l’été le plus chaud jamais mesuré. Les trois mois d’été de l’hémisphère Nord, de juin à août 2024, ont connu la température moyenne mondiale la plus élevée depuis qu’elle est enregistrée. L’humanité vient de vivre les mois de juin et d’août les plus chauds et également la journée la plus chaude de l’histoire. Cette série de constats augmente la probabilité que 2024, battant le record déjà établi en 2023, soit l’année la plus chaude jamais mesurée.
Cette hausse désastreuse est inévitablement accompagnée de son cortège de catastrophes climatiques, canicules, inondations, ouragans, incendies, sécheresses, des drames humains qu’elles provoquent et de la crise, concomitante, de l’effondrement de la biodiversité.
Voilà pour les constats, sombres. Cette dynamique, cependant, n’est pas inexorable : des solutions existent, à l’échelle humaine, sont entreprises et produisent des résultats. C’est ce que Le Monde a aussi souhaité mettre en valeur, pour opposer au défaitisme et au fatalisme, mortifères, une série d’enquêtes publiées depuis le 1er septembre sous le titre « Réparer la Terre ».
Cette série d’expériences, menées en Roumanie, au Bénin, en Italie, en mer Méditerranée, en Inde et à Copenhague, dans des domaines aussi divers que le traitement des ordures ménagères, la biodiversité marine ou la neutralité carbone en zone urbaine, reflète une volonté commune. Celle de conjuguer la sortie des énergies fossiles et la fin de la surexploitation des milieux naturels sans sacrifier le cadre démocratique dans la négociation d’un virage aussi complexe.
Par-delà leur diversité, ces expériences montrent que plusieurs conditions doivent être remplies pour parvenir à un minimum d’efficacité. Elles partent souvent de la bonne volonté de pionniers et de visionnaires qu’il faut ensuite décupler pour atteindre une masse critique. Destinées à préserver ici les capacités d’évolution du bison d’Europe, là l’écosystème des forêts côtières, ou à tenir la promesse de la neutralité carbone dans une grande ville, ces initiatives s’appuient nécessairement sur des organisations locales et enrôlent la population dans la préservation de son propre milieu de vie. Il ne peut être question de distinguer les populations de leur environnement, ni de leur imposer ex abrupto de bouleverser leur mode de vie.
Il ne s’agit pas non plus de mettre la nature sous cloche. Garantir les corridors de la faune sauvage en Inde passe par l’amélioration du sort des paysans. Cette évolution passe elle-même par la sortie progressive du système agrochimique qui les enferme dans le cercle vicieux de la dette et appauvrit les sols.
Une autre condition est que l’effort soit soutenu, continu et conséquent. Le cultivateur de coton indien n’abandonne pas les pesticides du jour au lendemain, il se convertit progressivement, attend les récoltes pour faire ses comptes. L’action, enfin, doit être menée de façon cohérente en jouant sur plusieurs niveaux à la fois, comme l’a fait la ville de Copenhague au prix d’un effort collectif de décarbonation, en combinant engagement individuel des habitants et investissement constant de la puissance publique. Réparer la planète : c’est urgent − et c’est possible.
Retrouvez tous les épisodes de la série « Réparer la Terre » ici.
Le Monde
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